LA LITURGIE est la véritable prière de l’Église, Peuple de Dieu. Elle introduit toute l’ampleur de la vérité de la foi dans la prière ; c’est la doctrine priée, la vérité revécue en priant. Priorités du pape François : 1. Importance du chant sacré, partie intégrante de la liturgie, essentielle pour exprimer la foi de la communauté. La musique est une composante fondamentale ; elle contribue à l’épiphanie du mystère célébré. 2. Valorisation du silence dans la liturgie, comme un temps de contemplation et de profondeur spirituelle. Le silence est un contraste nécessaire avec la frénésie quotidienne, offrant un espace pour une rencontre authentique avec Dieu. « le silence est un espace fécond pour demeurer dans l’amour du Seigneur, cultiver un regard contemplatif et se laisser transformer par l’Esprit » (cf. 1 Rois 19,12). 3. la diversité des ministères.
La liturgie, fruit des lèvres qui confessent le Nom de Dieu, se détourne de toute forme d’individualisme et de division. Elle est « participation à la prière du Christ, adressée au Père dans l’Esprit Saint » ; elle est partage du souffle aimant de l’Église-Épouse, qui fait sentir partie de la communauté des disciples de tous les lieux et de tous les temps ; elle est école de communion qui libère le cœur de l’indifférence, rapproche les frères et conforme aux sentiments de Jésus ; elle est voie maîtresse qui nous transforme, en nous éduquant dans l’Église à la vie bonne de l’Évangile.
La liturgie doit être célébrée avec ferveur, pour que la grâce répandue dans le rite ne se perde pas, mais atteigne la vie de chacun ».
Les gestes propres de l’assemblée, tels que se rassembler, les postures du corps, le silence, les expressions vocales, l’engagement des sens, sont les manières dont elle participe à la célébration ; « faire tous ensemble le même geste, parler ensemble d’une seule voix, transmet aux individus la force de toute l’assemblée. C’est une uniformité qui non seulement ne mortifie pas, mais fait découvrir l’unicité authentique de leur personnalité, non dans des attitudes individualistes, mais dans la conscience d’être un seul corps ».
Pour que la liturgie soit « véritable prière de l’Église », il faut redécouvrir la co-réalité de la prière liturgique, à travers laquelle, en nous unissant à la langue maternelle de l’Église, nous devenons un seul corps et une seule voix. St Augustin (sur le ps. 85, 1) rappelle le profond rapport de notre prière avec le Christ : « lorsque nous prions en parlant à Dieu, c’est Jésus lui-même qui « prie pour nous, prie en nous et est prié par nous. Reconnaissons donc en lui nos voix et ses voix en nous ». La beauté de la vérité de la prière chrétienne réside justement dans cet entrelacement de voix, que nous pourrions appeler co-réalité. Toute prière chrétienne est toujours à plusieurs voix, comme toute action liturgique est toujours à plusieurs mains : nous sommes unis à Christ, et en Christ nous retrouvons toute l’humanité. La valeur de cette co-réalité de la prière liturgique doit être réellement expérimentée à travers notre célébration.
Un moment très les plus importants où nous pouvons faire cette expérience est la Liturgie des Heures, qui mérite encore un engagement pour devenir effectivement prière du Peuple de Dieu. Que nos communautés se remettent à élever en chœur la prière desPsaumes et apprennent à vivre, dans la liturgie et dans la vie, la valeur de l’unité et de la communion.
Le chant sacré, la musique dans la liturgie, ce n’est pas un élément ornemental, mais une partie intégrante et nécessaire, contribuant, avec les autres langages qui composent la liturgie, à l’épiphanie du mystère célébré. Dans le chant, les fidèles vivent et expriment leur foi. Saint Paul VI écrivait avec sagesse :
« Si les fidèles chantent, ils ne désertent pas l’Église ; s’ils ne désertent pas l’Église, ils conservent la foi et la vie chrétienne. Veillons-y, surtout dans la célébration de l’Eucharistie dominicale. Dans le chant, par l’accord des voix, s’exprime l’union spirituelle de ceux qui communient, se manifeste la joie du cœur et est mis en lumière le caractère communautaire de ceux qui s’approchent pour recevoir l’Eucharistie.
La liturgie nous éduque au silence, comme le montrent les rappels continus dans l’assemblée eucharistique à l’acte de se taire. Il faut contraster la frénésie, les bruits et les bavardages qui nous assaillent dans la vie quotidienne, en valorisant le silence sacré, geste éloquent, temps favorable et espace fécond pour demeurer dans l’amour du Seigneur, cultiver un regard contemplatif, donner profondeur à la prière du cœur et se laisser transformer par l’Esprit. Cette familiarité à accueillir le silence est le véritable présupposé pour que l’Église puisse se mettre à l’écoute de Celui qui se révèle dans le « murmure d’une brise légère » (cf. 1Rois 19,12).
4 La promotion de la ministerialità liturgica, comme fruit de l’être-Église de la Pentecôte. En eux se manifeste la diversité des dons que l’Esprit Saint suscite dans la communauté chrétienne. Dans cette perspective, et non dans une perspective fonctionnelle, il faut lire les ministères au service de la liturgie : La présence d’une ministerialità diversifiée, nourrie par la communion en Christ, alimente la participation active de l’assemblée et promeut la coresponsabilité dans la mission, en manifestant l’indole synodale de l’Église. Il faut, pour cela, une formation, pour éviter les personnalismes et les manies de protagonisme et réaliser un véritable service à la communion.